Twitter, c’est fantastique. J’ai mis du temps à l’adopter, mais c’est au cours de mon séjour de deux ans aux États-Unis que j’ai vraiment compris tout le pouvoir de ce médium. La communauté juridique en général aurait avantage à le comprendre et mieux l’utiliser. Certains bureaux le font déjà, mais à mon avis, nous n’en sommes qu’aux premiers balbutiements sur Twitter dans la communauté juridique québécoise.
Commençons par le début. Pour les néophytes (il y en a sûrement plusieurs puisque seulement 3% des québécois sont sur Twitter), Twitter est un site où vous ouvrez un compte afin de lire des messages de 140 caractères ou moins rédigés par vos amis, votre réseau, les sites de nouvelles qui vous intéressent ainsi que les personnes riches et célèbres qui vous «passionnent». Vous choisissez les gens que vous voulez suivre et leurs messages sont livrés sur votre page d’accueil. De plus, tout utilisateur de Twitter peut aussi vous suivre afin de recevoir les messages que vous publiez.
Vous pouvez aussi utiliser un hashtag (#) avec un mot pour écrire sur un thème particulier et c’est là à mon avis que Twitter devient vraiment intéressant. Je vous donne un exemple: j’ai suivi un cours de gestion de marque (brand management) l’hiver dernier dans le cadre duquel mon professeur invitait toujours des personnalités connues à ses cours. Le hic, c’est que nous avions rarement le temps de leur poser des questions de vive voix.
Notre professeur nous invitait donc à commenter le cours en temps réel sur Twitter en y apposant le hashtag du cours et à lui poser des questions par des gazouillis. Il répondait pendant que son invité parlait à la classe et ensuite, son invité entrait à son tour dans la discussion Twitter pendant que le professeur parlait. Ceci se poursuivait souvent plusieurs heures après que le cours soit terminé. Avouez que c’est plutôt intéressant comme utilisation.
De mon côté, je délaisse peu à peu les sites de nouvelles puisque je suis presque toutes les publications qui m’intéressent sur Twitter. Par contre, je ne tweet pas particulièrement souvent sur mon compte personnel (@alex_thibault) puisque je l’utilise plus pour suivre les nouvelles que pour me faire suivre. Mais c’est la beauté de Twitter: on en fait ce qu’on en veut! Je vais essayer de faire un effort pour tweeter plus dans la deuxième moitié de l’année. Appelons ça ma résolution de mi-année… Mais si vous cherchez quelqu’un à suivre, je vous suggère @edilex. Leur blogue est pas mal bon et leurs formations sont encore meilleures.
Cependant, Twitter a un petit problème d’image. Leur site web annonce que plus de 200 millions d’utilisateurs y sont enregistrés, mais on reproche à la compagnie de gonfler le nombre réel d’utilisateurs puisque seulement la moitié d’entre eux suivent plus de deux personnes. Bon nombre de comptes seraient donc inutilisés. À la prochaine étape recensée, soit ceux qui suivent 50 comptes et plus, on passe à 10% des comptes. Ce serait donc cette masse critique de 10% qui fait bouger la plateforme. Cette étude a été publiée lorsque le site avait 175 millions de membres, mais je crois qu’il est assez raisonnable de présumer qu’on parle de 20 millions de personnes qui sont réellement actives sur le site.
Cependant, un rapport récent semble indiquer que Twitter prend du gallon, surtout chez les 25-34 ans. En effet, 9% des utilisateurs d’Internet de ce groupe utilisaient Twitter en novembre 2010 tandis que ce chiffre était rendu à 19% en mai. Ce n’est pas étonnant que ce groupe d’âge soit le plus élevé, puisque ces jeunes sont maintenant des travailleurs et des professionnels, qu’ils ont moins de temps à perdre pour trouver leur information et qu’ils veulent avoir accès à un plus grand auditoire à cause de leurs aspirations professionelles. Même les 35-44 passent de 8% à 14% et les 55-64 doublent de 4% à 8%. Donc, des augmentations considérables en très peu de temps. Et ce qui devient très intéressant avec les médias sociaux, c’est que les gens attirent plus de gens. Je m’attends donc à une véritable explosion de Twitter dans la prochaine année, surtout qu’Apple va l’intégrer partout dans son nouveau iOS5, ce qui signifie que vous pourrez partager vos photos et vos commentaires sur Twitter en appuyant sur un bouton sur votre iPhone ou iPad, le tout sans application externe. Enfin, signe des temps à venir, Barack Obama commence même à tweeter lui-même en anticipation de l’élection de 2012.
En plus de la croissance de la base d’utilisateurs, le positionnement des annonces sur Twitter est efficace puisqu’elles sont dans un endroit où nos yeux vont naturellement pour voir quelles nouvelles personnes suivre et le lien publicitaire est en haut de la liste. Ce positionnement va aider leur succès commercial, puisque certaines recherches démontrent que les utilisateurs commencent à ne plus voir les publicités en ligne si elles sont placées loin du contenu recherché maintenant qu’ils connaissent bien Facebook et les autres réseaux sociaux.
Alors, ça veut dire quoi pour les juristes? Et bien, vous avez trois choix:
1- Profiter de la fenêtre unique qui se présente à vous pour vous lancer sur Twitter. En effet, le réseau amorce une lancée, mais peu de juristes y sont très présents au Québec. Sautez sur l’occasion et faites-vous connaître en partageant du contenu de qualité dès maintenant.
2- Vous en servir comme agrégateur de contenu afin de recevoir les nouvelles qui vous intéressent. Vous sauverez un temps fou en recevant toutes vos nouvelles au même endroit plutôt que sur 23 sites différents.
3- Ne rien faire maintenant et attendre qu’il soit trop tard pour vous joindre au réseau social. Une fois qu’une entreprise suivra déjà dix avocats, croyez-vous vraiment qu’il sera utile pour elle d’en suivre un onzième? Sur le web, ce sont habituellement les premiers arrivés qui ont le plus gros morceau de la tarte et on échappe rarement à cette règle.
