HomeBlogueInnovations juridiquesActualités juridiquesPlafond salarial: la faiblesse du dollar américain n’a pas que de bons côtés

Plafond salarial: la faiblesse du dollar américain n’a pas que de bons côtés

Philippe Cantin a signé un article très intéressant dans La Presse d’hier. Il porte sur la convention collective, l’augmentation anticipée du plafond salarial et les finances dans la Ligue Nationale de Hockey.

Cet article m’a amené à me questionner sur un point: la faiblesse du dollar américain va-t-elle bénéficier aux équipes canadiennes sur toute la ligne?

Premièrement, il est vrai que les équipes paient les joueurs en dollars américains et que le fait d’avoir des revenus en dollars canadiens va leur permettre de faire des offres qui vont mieux cadrer dans les budgets des propriétaires.

Cependant, je prédis que les équipes canadiennes auront encore plus de difficulté à attirer les joueurs autonomes pour les raisons qui suivent:

  • Le coût de la vie au Canada sera supérieur à ce qu’il a toujours été. En mars 2009, un dollar canadien permettait d’acheter 0,79$ américain. Les joueurs bénéficiaient donc automatiquement d’un bonus de proche de 25% en venant au Canada puisque leurs achats quotidiens sont en dollars canadiens. Le dollar en vaut aujourd’hui 1,05$ et certains économistes prédisent qu’il atteindra même 1,15$ cette année. Advenant la réalisation d’un tel scénario, un déménagement au Canada pourrait donc vouloir dire un coût de la vie qui soit 15% plus élevé que dans un marché similaire aux États-Unis, ce qui n’est pas susceptible d’intéresser beaucoup de joueurs. Ajoutons à ça le taux d’imposition élevé dans certaines provinces comme le Québec et nous comprenons que les joueurs pourront économiser beaucoup plus pour leur après-carrière en habitant aux États-Unis.

  • Déménager au Canada représente un risque financier. Les carrières des joueurs étant courtes, la grande majorité d’entre eux n’aime pas prendre beaucoup de risques. Déménager au Canada pendant 5 à 10 ans peut cependant représenter un tel risque puisque l’achat d’une maison, de titres boursiers et tout autre investissement au Canada sera fait selon le taux de change élevé qui prévaut en date de l’investissement. Si dans 5 ans, le joueur quitte le Canada, vend sa part dans l’investissement et veut reconvertir son argent en dollars américains, il sera mal pris si la devise vaut maintenant 0,85$ puisqu’il aura perdu près de 20% de son investissement.

Rappelons-nous que les joueurs sont maintenant représentés par de grandes agences et qu’ils sont très bien conseillés financièrement par celles-ci. Ils ont donc fort probablement déjà envisagé tous ces aspects et leur stratégie de négociation s’adaptera à cette nouvelle réalité. L’augmentation du plafond salarial sera donc la bienvenue pour les équipes canadiennes, qui devront fort probablement offrir plus d’argent que jamais aux joueurs pour les convaincre de se joindre à elles.

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