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Pas coulé dans le béton

Il va de soi que la description du groupe couvert par un recours collectif donné dans le jugement d’autorisation est une question de grande importance, et ce pour une multitude de raisons (dont l’interruption de la prescription, sujet dont nous discuterons ensemble bientôt). Ceci étant dit, comme le souligne l’Honorable Mark Schrager dans Blackette c. Research in Motion Ltd. (2013 QCCS 1138) cette description n’est pas coulée dans le béton et peut être ajustée plus tard (jusqu’au jugement final en fait).

Dans cette affaire, le Requérant désire intenter un recours collectif au nom de tous les utilisateurs de blackberry qui ont subi une interruption de services au mois d’octobre 2011.

Le débat qui nous intéresse aujourd’hui a trait à la description du groupe. En effet, l’Intimée indique que la composition du groupe proposée par le Requérant est problématique puisque (a) les dommages subis par les membres proposés varient grandement et (b) certains fournisseurs de service autre que Rogers (le fournisseur du Requérant) ont possiblement déjà indemnisé certains membres du groupe proposé.

Le juge Schrager indique que ces considérations ne sont pas un obstacle immédiat à la définition du groupe puisqu’il sera toujours possible d’amender cette description plus tard lorsque la preuve appropriée aura été faite:

[53] However, RIM also formulates an argument based on the evidence that BlackBerry service was interrupted, but never completely shutdown on the dates in question and thus the members of the class, including Mr. Blackette, were not unable to access e-mail, etc. Again, this grey zone between delay and total network shutdown, as well as the linguistic analysis of what constitutes «interruption» and «inability» may be a question for the merits; these arguments however do not negate that the proposed class shares a common question.

[54] The Court of Appeal has stated that what is required for authorization is a common question which is not insignificant to the outcome of the action. [10] Once answered, the question must settle a significant part of the litigious issue or question.[11]

[55] Nuances of experience such as the degree of interruption of service amongst members of the group are not an impediment to authorization.[12] That the precise damages suffered differ amongst members of the class is not a bar to authorization.[13] It is conceivable that members who are serviced by carriers other than Rogers may have been compensated albeit that there are Bell customers amongst the list of some 400 persons who have contacted Petitioner. Even if, for example, Bell customers should not form part of the class, the description can be easily modified later if the proof warrants it.

[56] Accordingly, in the present case, the fact that members of the class may have experienced more or less service interruption than Mr. Blackette or may have been treated differently by their carrier company does not invalidate the description of the group.

Il ne faut pas pousser ce principe trop loin bien sûr. Le Requérant a quand même le fardeau d’établir prima facie à l’autorisation que la description proposée du groupe tient la route et qu’elle n’inclut pas des personnes qui n’ont pas de recours valide, mais reste qu’en cas de doute il sera plus prudent pour la Cour de trancher la question de la composition exacte du groupe après avoir entendu la preuve appropriée.

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