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Les réflexes juridiques

Le dictionnaire Larousse définit ainsi un réflexe:

Réaction très rapide, anticipant toute réflexion, en présence d’un événement.

Un réflexe peut être inné ou acquis. Dans le cas de réflexes juridiques, on peut dire sans se tromper que 95% de ceux-ci tombent dans la deuxième catégorie, à moins que vous ne connaissiez plusieurs bambins qui portaient la toge au berceau.

Cette définition m’importe puisqu’on dit souvent d’un juriste qu’il a de bons réflexes pour décrire la vitesse de son raisonnement juridique. Or, cette expression devrait aujourd’hui qualifier quelque chose de tout autre. Du moins, en partie.

Les juristes d’aujourd’hui disposent de plusieurs moyens que leurs ancêtres n’avaient pas. En effet, la technologie moderne a fait de nous des professionnels plus branchés et plus rapides, donc plus efficaces, n’est-ce pas? Rien n’est moins certain et, selon plusieurs, c’est en partie lié à notre formation. En fait, les juristes de toute les générations qui nous ont précédé – donc qui nous ont enseigné dans les facultés de droit et ont été nos mentors en pratique – n’ont pas autant eu à se préoccuper de leur profitabilité. Dans les générations précédentes, on se concentrait plus sur les honoraires facturés en se souciant moins des coûts de production.

Hélas, la structure du marché ne nous permet plus d’agir ainsi. Nos coûts sont plus grands et nos services sont vendus plus chers que jamais, malgré le fait que la capacité de payer de nos clients n’est pas infinie. Le système ne peut donc continuer à gonfler puisque cette capacité de payer a plus ou moins atteint sa limite. Il faut donc se concentrer sur notre productivité pour nous permettre de mieux exécuter les mandats pour moins cher.

Le juriste qui a de bons réflexes en 2013 est celui capable de cerner la manière d’exécuter une tâche donnée en un éclair, de manière à la faire exécuter à un prix raisonnable pour son client, tout en maintenant une bonne marge de profits. Ça implique un bon raisonnement juridique, oui, mais aussi une panoplie d’habiletés de gestion. C’est là que se dirige le futur de la profession.

Mais voilà: en tant que juristes, nous sommes évalués par nos patrons en fonction des heures que nous facturons. Peu ou pas de mention de profitabilité, de retour sur investissement, de marges, etc. Ce réalignement est loin d’être évident, surtout avec tout ce qui change déjà dans notre milieu.

Avec une formation à repenser et un mode d’évaluation à réévaluer, la gestion d’un cabinet n’a jamais été aussi emballante, non? Bon, certains vont trouver que j’ai une étrange définition du mot «emballant»…

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