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Épidémie de conflits

Il semble que l’industrie du sport professionnel soit victime d’une épidémie de conflits de travail et que cette épidémie ne se limite pas à l’Amérique du Nord. Malheureusement, à l’expiration de la présente convention collective, la LNH (Ligue nationale de Hockey) ne semble pas à l’abri.

Depuis six (6) mois, nous avons connu un conflit musclé dans la Ligue nationale de football qui s’est réglé quelques jours avant le début des camps d’entraînement, un «lock-out» dans la Ligue nationale de basketball et deux grèves au soccer professionnel européen en Italie et en Espagne.

La convention collective dans le baseball majeur vient à échéance à la fin de la présente saison alors que celle dans la LNH expirera le 15 septembre 2012.  Il est vrai que l’expiration d’une convention collective n’est pas synonyme de grève ou de «lock-out» mais il semble très probable que ces deux sports se retrouvent sous peu en arrêt de travail.

Pourtant, la LNH a récemment réglé un important conflit de travail qui pour la première fois de son histoire a durée une saison entière.

On nous parle encore de la nouvelle Ligue nationale qui, en raison du partage des revenus et l’implantation d’un plafond salarial, assure un spectacle plus équilibré et était sensé permettre la viabilité de franchises dans de plus petits marchés.

Les revenus de la Ligue ne cesse d’augmenter depuis la signature de la dernière convention collective alors que Gary Bettman a conclut une entente de télédiffusion sans pareil dans le hockey et les commanditaires se font plus nombreux et les commandites plus élevées.

Étrangement, bien que les revenus aient franchi le cap des trois (3) milliards de dollars, de nombreuses équipes éprouvent des difficultés financières importantes. Les Coyotes de Phoenix, les Islanders de New York, les Devils du New Jersey, les Stars de Dallas, les Panthers de la Floride, la liste est imposante.

Cette réalité paradoxale est directement liée à la concession faite par les propriétaires afin de permettre l’acceptation d’un plafond salarial par les joueurs.

En effet, les joueurs s’opposaient vigoureusement à l’implantation d’un plafond salarial, cela ayant été la raison principale pour laquelle le conflit fut si long.

Ainsi, les propriétaires ont accepté d’implanter un plancher salarial relativement élevé (mais qui ne l’était pas tant que cela alors que le plafond était de 39 M$) et ont lié la fluctuation des planchers et plafonds aux revenus de la Ligue comme un tout.

Également, un système de partage des revenus a été mis en place afin de s’assurer que chaque équipe ait le moyen d’atteindre ledit plancher.

Les revenus de la Ligue ont augmenté drastiquement ce qui a fait en sorte que le plafond salarial a augmenté de plus de 25 M$ au cours des six (6) dernières saisons.

Brièvement expliqué, si  le plafond augmente, le plancher augmente proportionnellement ce qui fait en sorte que les équipes plus pauvres doivent s’endetter afin d’atteindre le plancher.

Ainsi, il faut croire que Gary Bettman, commissaire de la Ligue nationale de hockey, demandera à l’association des joueurs de faire des concessions. Cependant, son nouvel interlocuteur, n’est pas du genre à aider des propriétaires en difficultés.

Donald Fehr, ancien directeur de l’Association des joueurs du baseball majeur, estime que si une équipe n’est pas rentable ou elle est, elle doit être relocalisée et ce n’est pas aux joueurs d’assumer cette responsabilité.

Le commissaire de la Ligue nationale de hockey est très réticent à la relocalisation d’équipe. Cela étant dit, avec des positions si diamétralement opposées, deux principaux négociateurs qui font très peu de concession et des joueurs qui estiment déjà avoir fait d’importantes concessions, le conflit semble inévitable.

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