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3 raisons pourquoi votre cabinet veut ouvrir un bureau à Saint-Hyacinthe

Ne reculant devant rien pour vous plaire, je vais avancer une prédiction risquée en ces pages.

Voici: d’ici cinq ans, plusieurs grands cabinets auront un bureau soit à Saint-Hyacinthe, à Sherbrooke, à Laval ou dans une autre ville de taille moyenne au pays (50 000 à 500 000 habitants).

Les coûts de production

Il y a des dossiers qui sont susceptibles d’intéresser beaucoup les détenteurs d’équité d’un cabinet puisqu’ils ont un impact majeur sur le profit par associé immédiat, d’où découle leur compensation à court terme. Parmi ces dossiers importants figure le contrôle des coûts de production, dont notamment le capital humain.

En effet, plusieurs facteurs, incluant la sophistication accrue des clients et le contrôle des dépenses, limitent la croissance des revenus des cabinets depuis quelques années. Le contrôle des coûts préoccupe donc un peu tout le monde, même si personne ne veut être le premier à faire un repositionnement stratégique majeur, de peur que ça ait un impact négatif sur l’image de marque du cabinet.

Une certaine restructuration dans les prochaines années est cependant inévitable et, selon moi, ce réalignement pourrait donner naissance à un plus grand nombre de cabinets satellites.

Pour l’instant, la crainte de faire des changements majeurs dans notre industrie a contribué à la croissance des Legal Process Outsourcers, qui prêtent mains fortes aux juristes en effectuant des tâches de base à coûts réduits dans des dossiers complexes. De l’extérieur, on ne peut voir que les cabinets font appel à ces sous-traitants qui permettent de compléter des mandats à moindre coût (à moins que ce soit le client lui-même qui le demande).

À court terme, tout le monde gagne, mais pas besoin d’un doctorat pour comprendre pourquoi cette tendance pourrait devenir assez problématique pour l’industrie…

Alors, pourquoi des cabinets satellites?

1. Il faut produire à moindre coût à l’interne. Je n’aime pas l’idée qu’en tant qu’industrie, nous exportions de plus en plus de travail à des Legal Process Outsourcers en Asie et ailleurs pour faire le travail plus bas de gamme. Ces LPO risquent de devenir de plus en plus gourmands dans le type de mandats qu’ils voudront faire et nous les entraînons peu à peu à effectuer notre travail plutôt que de nous concentrer sur l’amélioration de notre propre efficacité et sur notre relève. Des bureaux satellites nous permettraient entre autres de faire ces tâches tout en entraînant des juristes au sein de notre culture de cabinet à moindre coût.

2. On ne retient plus les jeunes en cabinet. La majorité des cabinets maintiennent des taux de rétention très faibles sur cinq ans, ce qui nous laisse croire qu’il faut revoir les pratiques. Il vaut assurément la peine d’étudier la question de savoir si le fait d’attirer des jeunes finissants à des bureaux satellites en leur offrant des conditions de travail intéressantes, par exemple, en réduisant de beaucoup la cible pour le nombre d’heures facturables avec un salaire en conséquence, peut augmenter ce taux de rétention.

3. Montréal et Québec sont très proches l’une de l’autreNous ne sommes pas encore habitués à cette réalité dans le monde juridique, mais les consultants d’affaires se déplacent énormément pour travailler sur des projets chez leurs clients. Je ne vois pas pourquoi l’industrie juridique n’adopterait pas un modèle similaire pour diminuer les frais fixes dans les grands centres, surtout pour les jeunes qui font du travail en support comme de la recherche et de la révision de documents…

Qui plus est, le déplacement des juristes en fonction des besoins demeurerait peu coûteux puisque les deux plus grands centres d’affaires de la province sont à un jet de pierre l’un de l’autre. Ceci facilite le mouvement des juristes travaillant sur des dossiers importants.  D’autre part, ces juristes pourraient ainsi être exposés à la culture du cabinet à Montréal et Québec en y venant un ou deux jours par semaine.

Il ne fait aucun doute que la mise sur pied de bureaux satellites pourrait être une piste intéressante pour certains cabinets. Reste à voir si ces bureaux seraient officiels ou officieux et si les cabinets seront en mesure de trouver un modèle d’affaires qui pourrait faire fonctionner une telle aventure…

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